Quelques mots sur... une invitation toute spéciale
C'est dans un vague état de soulagement que je vous écris en ce début juillet vu le résultat des élections législatives en France. Disons que je suis raisonnablement soulagée, car, bien que l'extrême droite n'ait pas réussi à tracer son chemin jusqu’aux hautes sphères du pouvoir, elle est désormais normalisée comme entité politique. Et cela vaut non seulement pour la France, je le crains, mais aussi pour l'Occident en général.
Un symptôme parmi d’autres de cet état de normalisation, cette lettre ouverte d’un étudiant en droit à l’Université de Montréal parue il y a trois semaines et clamant que le Rassemblement national de Marine Le Pen ne constitue pas un parti d’extrême droite parce qu’il propose des mesures similaires à celles adoptées par le gouvernement de la Coalition avenir Québec quant à l’immigration...
Comme si cela devait nous rassurer ! Il y a des années que plusieur·es d’entre nous dénonçons les lois discriminatoires interdisant à des enseignantes voilées d’exercer leur profession ou intimant à des personnes immigrantes d’apprendre le français en à peine six mois... Ce n’est pas parce que nombre de Québécois·es ignorent la grammaire des politiques de l’intolérance et croient naïvement au «gros bon sens» des figures du bon père de famille/du peuple à la sauce François Legault que tout le monde est dupe...
Je ne vous entretiendrai pas plus longtemps de politique, car ce n'est pas l'objet de cette missive et résumerai ma pensée ainsi : soyons vigilant·es, alertes et engagé·es face aux injustices et à la montée de la xénophobie. Nous ne sommes pas ici à l’extérieur du monde ni protégé·es des périls guettant l’occident politique. Et si jamais vous avez envie d’aller plus loin, je ne pourrais davantage vous recommander trois séries de balados documentaires de France Inter terriblement éclairantes, que j’ai dévorées ces dernières semaines, l’une relatant l’histoire de Jean-Marie Le Pen, une autre la vie du maréchal Pétain et enfin la dernière porte sur Louis-Ferdinand Céline, tous trois ayant en commun d’être d’authentiques fachos. (Je viens aussi de commencer celle sur Vladimir Poutine et c’est, of course, super intéressant!)
RETOUR SUR L’ÉVÉNEMENT TRISTESSE-FONDATION GUIDO MOLINARI
Connaissez-vous la Fondation Guido Molinari, qui a ses quartiers dans Hochelaga, sur la rue Sainte-Catherine est ? Dans un bâtiment magnifique, qui fut une banque, on trouve une galerie gratuite et accessible à toustes présentant toutes sortes d’expositions. On peut également avoir accès l’exposition permanente Guido Molinari, de même qu’à l’atelier intact de l’artiste et poète mort en 2004.
Il y a aussi une pièce consacrée à la femme de la vie de Molinari, Fernande Saint-Martin, que je connaissais comme fondatrice de la revue Châtelaine, mais dont j'ignorais l'étendue des activés, elle qui a enseigné la littérature à l'université, tenu une maison d'édition et entretenu des relations avec l'avant-garde New yorkaise, entre autres choses, le couple ayant même fondé la première galerie d’art non figuratif au Québec, bien avant l’existence du Musée d’art contemporain de Montréal.
Ce couple est fascinant et je ne saurais trop vous inviter à vous rendre au quartier général de la fondation. L'endroit est animé par une bande de passionné·es et l'accueil y est extrêmement enthousiaste et chaleureux.
J'y étais vendredi dernier pour prendre part à une performance littéraire et musicale publique extérieure organisée par la Fondation en collaboration avec la revue Tristesse, et qui ouvrait ainsi la saison des activités estivales du square Dézéry, un charmant parc se trouvant à deux pas de là.
Ce fut une soirée fort agréable constituée de lectures de la part d’Élise Ross-Nadié, virginie fauve et moi-même, le tout couronné par une performance hilarante des Outardes de Dijon, groupe formé des sympathiques Sara Hébert et Kaël Mercader. Je m’en voudrais de ne pas mentionner combien c'est un privilège de côtoyer cette prophétique bande d’artistes et de poètes gravitant autour de Tristesse.
Un petit oiseau a pris quelques clichés de la soirée pour moi (mon conjoint Alex Rose, merci à lui), ce qui me permet de les partager ici avec vous.
Sur la sixième image, ce sont les écrivain·es Marie Saur et David Turgeon, qui codirigent la revue.
Voici par ailleurs le lien pour connaître les activités estivales du square Dézéry.
Quant à l'exposition en cours à la Fondation Molinari, il s'agit de Sophie Lanctôt, Mallarmé, Molinari : MOTS CROISÉS.
LANCEMENT DE SOLITUDES!
Je me doute que peu verront passer cette missive de bon juillet saharien, mais il se trouve que j’ai enfin les détails pour le lancement de mon livre, qui approche à grands pas, et j’aimerais bien vous y convier.
Cela aura lieu à Montréal le jeudi 8 août de 18h à 20h, à la librairie Un livre à soi, située sur l’avenue Laurier est.
Et, comme je vous le disais ici, il y aura pour l’occasion une mini causerie entre Catherine Voyer-Léger et moi, suivie d’une séance de dédicaces et d’un apéritif.
D’ailleurs, j’y pense, ami·es «goodreaders», n’hésitez pas à cocher Solitudes dans votre liste à lire! Le pouvoir de faire vivre et circuler les livres est beaucoup entre vos mains.😊
LONGUE ENTREVUE
Belle nouvelle : quelques jours avant la sortie en librairie de Solitudes, j’aurai le bonheur d’être reçue en formule longue entrevue au micro de Lynda Dion à l’émission «Libraire de force» sur les ondes de CIBL 101,5 FM!
Soyez à l’écoute le jeudi 25 juillet à 18h!