Bonjouuuur, bienvenue en dystopie, comme il est désormais d’usage de se saluer.
LE MONDE D’APRÈS
D’abord sachez que Grimelle — le tout nouveau Substack de la journaliste et chroniqueuse Vanessa Destiné — est une merveille de lucidité, de recherche et de démonstration magistrale quant à l’état de notre monde. Le descriptif de son «blogue» dit pas mal tout : «Canari woke dans une mine où il fa'cho; Passionaria de culture pop et de cinéma; Born to be a meme lord, forced to be a drama queen; Mon royaume pour une paire de bottes tabis (I'm just a girl).»
Un extrait de sa plus récente livraison:
Ces jours-ci, devant la sombre farce qu’est devenue la plus grande démocratie du monde, les femmes afro-américaines, les seules à avoir vraiment tenu le fort le 5 novembre dernier, répètent une phrase de la grande Maya Angelou qui vaut la peine d’être empruntée et gardée dans une petite poche pour la prochaine décennie qui s’annonce d’une grande noirceur. Winter is coming, y’all. La fortune d’Elon Musk continue de croître à chaque heure qui passe et malheureusement pour nous, il semble incapable de se contenter de flamber ses 433 milliards de dollars (en date du 22 janvier) sur d’la coke pis des filles comme les autres tarlas de la Silicon Valley. Non, monsieur ressent l’appel de la politique. Le trumpisme fait des petits partout dans le monde et l’homme le plus riche de la planète, mué par une obsession pour la survie de l’humanité et un pas pire complexe de Dieu (Neuralink + missions sur Mars), se permet désormais de faire de l’ingérence politique dans d’autres pays. C’est une question de temps avant qu’il ne mène de véritables opérations de déstabilisation pour ébranler les institutions censées nous protéger. Le Canada ne sera pas épargné. Elon a la citoyenneté. On n’est pas obligés de le laisser rentrer.
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ZEITGEIST FOIS MILLE
Toujours là à valser dans la zone 100% zeitgeist de nos diagrammes de Venn, il y a aussi «la» podcast Café Snake des ami·es Daphné B. et Mounir Kaddouri (alias Maire de Laval), qu’il vous faut écouter.
Pour reprendre les mots de Marie-Élaine Guay parus dans Le Devoir le mois dernier: Café Snake plonge au coeur de la culture pop, des médias et de la politique à travers l’actualité numérique, en décortiquant les tendances et événements qui façonnent et transforment notre époque.
Grâce à cette écoute, additionnée de la lecture du susmentionné Substack de Vanessa, vous serez en business pour bien saisir l’air du temps.
Pour avoir accès à l’entièreté des épisodes (je vous assure que c’est un 5$ mensuel extraordinairement bien investi), ça se passe sur Patreon. Sinon, un épisode sur deux est gratuit sur les plateformes habituelles...
JOURNALISME ALTERNATIF
Mener des enquêtes journalistiques exige du temps et des ressources, cela plombe les budgets des médias traditionnels, alors imaginez se lancer là-dedans en tant que journalistes pigistes...
C’est pourtant le parti pris de l’initiative Duo/Duet, formée d’Isaack Peltz et de mon amie et collaboratrice de longue date Gabrielle Brassard-Lecours. Iels ont opté pour un modèle socio financé, une innovation.
Ces deux-là s’attèlent depuis de longs mois à préparer une enquête visant à déboulonner les mythes autour de la crise du logement, entre autres projets. D’ailleurs ce reportage paru ce mois-ci dans le journal 24 Heures les cite abondamment. Extrait:
Pour démêler les réponses faciles de la vérité et mieux comprendre la crise du logement, les journalistes Gabrielle Brassard-Lecours et Isaac Peltz ont lancé le projet «Duo Duet». Dans le cadre de cette enquête bilingue, ils interrogeront des locataires, des propriétaires et des politiciens, mais aussi des urbanistes, des maires d’arrondissement, des comités de logement, des associations et d’autres experts.
C’est définitivement un projet à suivre (et à soutenir, si vous le pouvez).
OSER RÉSISTER
Pour se requinquer un peu le moral malgré le vent de conservatisme qui souffle fort partout, on peut toujours compter sur la formidable force mobilisatrice de Françoise David! Elle a signé une lettre ouverte dans Le Devoir cette semaine et en voici un extrait (mais, sincèrement, c’est à lire en entier) :
Je sens chez ces personnes beaucoup de désarroi et surtout, une tentation: se réfugier dans des petits bonheurs quotidiens et attendre que l’orage passe. Je comprends. Mais à chacune, à chacun, je me permets d’affirmer, à l’aube de mes 77 ans: l’orage gronde déjà au-dessus de nos têtes. L’histoire de l’humanité nous invite à affronter les vents contraires plutôt que de les fuir. [...]
Opposons au défaitisme une mobilisation sociale et politique nationale, rassembleuse et forte. Les grands mouvements sociaux ont la capacité de l’organiser, ils l’ont démontré par le passé ! [...] Un président américain qui a laissé sa marque en matière de justice sociale, Franklin D. Roosevelt, a déclaré ceci: "La seule chose que nous ayons à craindre c’est la peur elle-même." N’y cédons pas!
J’ignore où vous en êtes, mais pour ma part j’avais mauditement besoin de lire ça cette semaine.
NONOS THÉRAPEUTIQUES
Et si vous avez envie de relâcher la pression, parce qu’il faut bien aussi, parfois, il y a le tout nouveau balado humoristique Simon et Tyler racontent, réalisé par l’ami très cher Mathieu Charlebois.
Je crois que je décrirais ainsi cette étrange offrande baladodiffusée sur la plateforme OHdio: une version déjantée des radioromans d'autrefois, et/ou un spin off plus long et plus délirant des Grandes œuvres Top chrono (balado aussi réalisée par Mathieu).
J’ai écouté hier le premier épisode (celui sur Jaws) et, probablement parce que Marc Labrèche joue dedans, le ton me rappelle beaucoup Le Cœur a ses raisons, de joyeuse mémoire, mélangé avec l’humour de Simon et Tyler, en plus de la patte bien sentie de mon ami. (En plus Mathieu itou y joue un « rôle-non-rôle »; vous comprendrez — peut-être — ce que je veux dire par là en l’écoutant).
Je recommande!
BON, DES NOUVELLES DE MOI ASTHEURE...
Eh ben voilà, j'ai pris quelques semaines de pause. Après tout, il paraît que cette saison sert à se reposer... Et puis, il me semble que j’ai peu à raconter.
C'est généralement ce qui se produit en début d'année, mes projets sont soit très avancés ou à l’inverse embryonnaires, mais rien d’à point à annoncer véritablement.
Mentionnons tout de même que j'ai obtenu le mois dernier une bourse en création du Conseil des arts et des lettres du Québec (🙏🙏🙏) pour créer un projet qui me tient à cœur, une surprise évidemment inespérée.
(J'espère ne pas m'attirer le mauvais œil vous confiant ça. Il se trouve que je suis de plus en plus superstitieuse en vieillissant, et c'est probablement la faute d’Alain Farah; celleux qui savent...)
DRAMA QUEEN?
Blague à part, ça m'a donné un boost de confiance juste au moment où j’investis plus que jamais le monde de la fiction.
Non seulement il y a un roman jeunesse à paraître l’an prochain, mais je me lance également dans l’écriture d’un solo théâtral.
Je suis d'autant plus motivée qu' une comédienne que vous aimez toustes (mais pas autant que moi je l’aime héhéhé), a accepté d'interpréter le rôle à terme.
Alors voilà, je l’écris ici pour me mettre au défi et m’assurer d’aller de l’avant.
CONFÉRENCIÈRE (GENRE)
Sinon, je m’en vais la semaine prochaine au département d'études littéraires de l'UQAM, dans la classe de l'amie et chargée de cours Marie Demers.
J’y parlerai dudit roman jeunesse à paraître — du moins d’une version antérieure du manuscrit —, un peu comme je l’avais fait l’automne dernier dans la classe de Marie Lamarre avec les étudiantes du DESS en édition de l’Université Sherbrooke.
À suivre!
VIEUX MOTARD QUE JAMAIS...
Et puis — OH, J’AI QUELQUE CHOSE À ANNONCER FINALEMENT — vous pourrez me lire dans le numéro du 1er février du magazine L’itinéraire, un média dont la mission est, il va sans dire, essentielle (et même plus que jamais avec la crise du logement et de l’itinérance).
N'hésitez pas à vous abonner ou à acheter spontanément cet imprimé lorsque vous croisez un·e camelot!
Comme vous pouvez le voir, ma chronique y sera joliment accompagnée d’une signature visuelle créée pour l’occasion par l’illustratrice Élisabeth Eudes-Pascal.
Merci à la rédactrice en chef du magazine, Josée Panet-Raymond, pour l’accueil et l’écrin !
NOUVEAU PORTRAIT
En terminant, merci aussi à la photographe Justine Latour, qui a pris ce portait de moi que vous verrez dans l’édition du printemps du magazine Châtelaine, tout à côté de ma chronique, la première depuis fort longtemps...
Je suis heureuse de ce que raconte cette photo.
Elle représente à merveille là où j’en suis à bientôt 45 ans : déterminée, sereine et solide.
P.S. Le mot qui revient le plus souvent dans cette infolettre est «ami·e» et ça me fait chaud au cœur. 💚