C'est la fin de l'année, j'ai de la misère à aligner deux idées, alors je tenterai d’être brève, mais quelle étrange cuvée ce fut; quel automne capoté, surtout.
J'ai commencé 2024, disons-le, en fin de dépression profonde.
Je suis remontée à la surface au fil des mois, doucement, durablement.
Ce cheminement ne se reflète pas nécessairement dans la conclusion de mon plus récent livre Solitudes parce que je l'ai terminé, si ma mémoire est bonne, au mois de mars. Or c'est après que ç’a vraiment commencé à mieux aller — surtout depuis sa parution en août, d’ailleurs.
Non, mais, quel cadeau de la vie que cette nouvelle aventure: on ne sait jamais quand on propose une œuvre ce qui va en advenir. Celle-ci a eu plusieurs échos auprès de vous et ça me touche astronomiquement.
COUP DE FOUDRE
Hey, il a enfin eu lieu, le Tinder littéraire avec Kim Lévesque-Lizotte, à l’émission Il restera toujours la culture!
Vous êtes nombreux·euses à m'avoir écrit après mon passage pour me dire que ce segment vous a plu. Merci!!
Vos bons commentaires me font particulièrement plaisir; grâce à vous, je vais peut-être réussir à nous réécouter (j’haïs tellement ça m’entendre, une vraie torture!), et ainsi redécouvrir tout ce que j’ai oublié.
Ce que je peux en dire pour le moment: j'ai ADORÉ mon expérience. Comme je le disais, je ne sais plus trop où, j'ai passé là-bas une heure formidable! Je me suis sentie très accueillie par la brillante Émilie Perreault, une animatrice qui possède l’humilité des doué·es et une intervieweuse qui fait sentir ses invité·es pertinent·es, adéquat·es. C’est une approche rare et précieuse.
Et puis je suis encore habitée par plein de choses que Kim Lévesque-Lizotte m'a dites. Par exemple, ça m’a réjoui d’apprendre, ou plutôt me faire confirmer mon intuition à l’effet que l'engagement est son moteur de création. Of course que ça me rejoint énormément...
Ce qui est génial aussi, c'est qu’elle a eu de très bons mots en ouverture de segment pour mon essai Maternité, la face cachée du sexisme, paru en 2017.
Oh! Je savais que le livre continue de faire jaser, je reçois souvent des messages à ce sujet. Par exemple, pas plus tard que cet été, Florence-Agathe Dubé-Moreau, désormais récipiendaire du Prix littéraire GG 2024 pour son essai Hors jeu, m’écrivait sur Messenger combien mon premier essai a été déterminant dans sa propre réflexion féministe :
«Je l’ai tellement recommandé et prêté! Je crois que j’en suis à ma troisième lecture au fil des années. J’y reviens souvent pour retrouver le fil de ton argumentaire, tenter de comprendre ce qui nous divise encore tellement dans une société fondée sur la famille "traditionnelle".»
(J'espère qu'elle ne m'en voudra pas, ni vous, pour ce partage sous fond d’accès de vantardise, mais j’arrive à un âge où je n’ai plus tellement envie de prendre mon trou...)
Tout ça pour dire que plein de personnes m'ont parlé du livre au fil des ans, notamment des libraires. Malheureusement, je n’ai jamais eu le réflexe d’en faire part à l’éditeur (mon petit côté lunatique, je suppose...).
Or le fait que Kim Lévesque-Lizotte en a parlé aussi ouvertement au micro d’Émilie-Perreault semble avoir fait débloquer des choses. Il paraît même que «Maternité» pourrait sortir en format poche plus tard cette année!
Je croise les doigts. D’abord ce serait l'occasion de le mettre à jour concernant ce qui a changé dans le RQAP, notamment. Et puis je pourrais parler des personnes qui témoignent dans ce livre-là, parce qu’y en a une qui est devenue ministre, même super ministre, un autre vedette la littérature, et j'en passe... Ce serait amusant, je crois, de rédiger une rubrique en avant-propos du genre «que sont-ils devenus».
En tout cas, ça me fait un projet de plus pour l'année à venir, pas que j’en manque, mais je ne dis pas non.
RETOUR À LA CHRONIQUE!
Je dis un projet de plus parce que je reprends ma vie de chroniqueuse là où je l'avais laissée, il y a à peu près cinq ans.
Eh oui, je travaille sur un projet de chroniques, à surveiller dans Châtelaine en 2025, et dans la revue papier à part de ça, youpi!
Je pense aussi que c'est le moment de vous annoncer une nouvelle collabo avec la revue L’Itinéraire, mon premier long read y paraîtra en février.
C’EST EXTRA!
Croyez-le ou non, Solitudes continue de vivre sa best life.
Chaque fois que je me dis que c'est tout, il y en a encore!
Figurez-vous que le livre a trouvé sa place dans la shortlist du meilleur de la littérature québécoise en 2024 selon la revue Nouveau projet!
Il y est ainsi cité par Léa Clermont-Dion comme l'un des quatre essais féministes marquants de l’année! Merci!! 🙏
Et ce n’est pas tout, le magazine Châtelaine a aussi placé Solitudes parmi ses 14 nouveautés littéraires à surveiller.
Quel honneur de me retrouver dans cette liste pour les Fêtes en compagnie d’auteurices comme Kev Lambert, Janette Bertrand, Catherine Mavrikakis et Mélikah Abdelmoumen! 😊
SALON BONHEUR
Une fois de plus ç’a été une très chouette édition du Salon du livre de Montréal. Je suis toujours choyée côté visites et ça me rend de belle humeur, comme en témoigne cette photo prise par la gagne des éditions Somme toute.
Mon moment pref: un homme furetait au kiosque de la maison d'édition, s'est mis à feuilleter par hasard Solitudes et a été ému aux larmes par mon texte sur ma grand-mère. Il a acheté le livre et m'a demandé une dédicace!
UNE AUTRE SURPRISE
J’ai crié de joie le 23 novembre en découvrant la belle revue Tristesse en Une du cahier D du quotidien Le Devoir, en compagnie de plein d'autres publications de type zines et revues auto éditées.
Je vous invite à aller lire le super texte de Sarah-Louise Pelletier-Morin à ce propos, dont voici un extrait :
L’amitié joue un rôle certain dans ce type de publication, qui repose avant tout sur le désir de collaborer avec des artistes qui partagent une sensibilité similaire. Un phénomène pas si nouveau, comme le remarque Marie Saur : «Les sociabilités qui se tissent dans la revue Tristesse rappellent le XVIIIe siècle, une époque où il y avait énormément de production écrite. On l’a oublié, parce qu’aujourd’hui, tout est publié en livre, mais, à côté des circuits de l’impression, il y avait beaucoup d’œuvres manuscrites, qu’on pense à Diderot ou aux frères Grimm en Allemagne. Les réseaux de sociabilité passaient beaucoup par le manuscrit, et j’ai l’impression qu’on recrée à travers les zines ce genre de réseaux, une espèce de "république de l’art".»
C’est tout pour cette fois-ci, joyeux temps des Fêtes et à l’année prochaine!
Merci pour le partage Marilyse! Je ne connaissais pas tes essais... ils sont maintenant sur ma liste à lire pour 2025 :) c'est beau de voir que tes projets te motivent ainsi, ça semble être une belle fin d'année, en effet! Bien hâte de lire ta prochaine infolettre xx