Salut! Je suis de retour en ce joli mois de mon anniversaire.
Je vous avais écrit une missive joyeuse et pimpante, puis, au moment de cliquer sur publier, j’ai appris la mort de Caroline Dawson.
Ouf.
Comme la plupart d’entre vous, j’ai lu avec admiration Là ou je me terre et cela a constitué une de mes lectures marquantes des dernières années.
J’ai décidé de conserver mon infolettre intacte, mais d’en retarder la publication, par respect pour la mémoire de l’écrivaine décédée, en plus de lui rendre hommage ici, notamment en vous invitant à aller lire les mots poignants de son frère.
Caroline et moi avions à peu près le même âge, mais je ne la connaissais pas personnellement. Son décès a néanmoins fait surgir quelques souvenirs. Comme en 2017, lorsque cette prof de cégep alors inconnue au bataillon avait publié sur son blogue une critique de mon tout premier livre, l’essai Maternité, la face cachée du sexisme.
Je me souviens à l'époque d'avoir été heurté par ses rares bémols au sein d'une critique pourtant favorable et même élogieuse (bon, à ce jour je ne suis pas d'accord avec ce qu'elle me reprochait: un ton trop pamphlétaire, alors que c’est au cœur de mon engagement de militante... Agree to disagree!). M’enfin, j'étais plutôt inexpérimentée, pas outillée comme maintenant pour faire face à la critique...
Le premier livre, l’année 2017… Voilà que mes pensées partent en vrille et que je me souviens que c’est aussi cette année-là que j’ai fait la rencontre d’un autre prof de cégep alors inconnu au bataillon, Mathieu Bélisle. Nous avions été placés côte à côte à la table des primo auteurices lors d’un dîner organisé par notre éditeur. S’en était suivi un coup de foudre amical sur fond de repas copieux bien arrosé. Comme le temps file...
Pour en revenir à Caroline, je viens de me souvenir qu’elle nous avait invitées l’année suivante, dans son cours de philo, avec les amies Natalie-Ann Roy, Geneviève Morand et Marianne Praire, cette fois pour parler du collectif Libérer la colère ; les filles y étaient allées, moi j’avais décliné, trop brûlée après deux ans de tournée on & off de conférences dans les cégeps.
La vie est une succession de rendez-vous manqués...
LECTURE PUBLIQUE
Hey, je suis là à penser tout ce qui s’en vient cet automne (hâte de vous en parler!), et j’en oublie de mentionner ce qui s’en vient ce mois-ci :
Je prendrai part à la toute fin du mois à un récital à la librairie l’Euguélionne en compagnie des formidables autrices Anne Peyrouse (Anne Hébert, si tu veillais ma tristesse), Christine Gosselin (Regarder les coulisses se répandre) et Pier Courville (Elles). Je lirai pour ma part des extraits choisis de mon plus récent livre, Une détresse contrôlée.
Ça se passe le vendredi 31 mai, dès 17h au 1426 rue Beaudry, à Montréal.
C’est gratuit, passez si vous le pouvez!
DATE DE SORTIE
Petite primeur pour les fidèles lecteurices de cette infolettre : mon prochain livre s’intitule Solitudes, une décennie de réflexions féministes, et il sera en librairie le mardi 6 août!
Je suis en train de corriger les dernières épreuves en vue de l’impression et, plus je les lis, plus je fière de ce qu’on a créé, Catherine Voyer-Léger et moi. Même que j'ai envie d’aborder ça brièvement: le processus d'édition, le doute venant avec, le sentiment de vulnérabilité…
Vous dire combien Catherine m’a aidée avec sa vision, ses idées géniales, comme celle de modifier la structure du livre pour ajouter des textes introductifs (et introspectifs) avant chaque période que retrace le livre.
Je crois bien que d’œuvrer à cette mise en contexte m’a permis de cheminer sur le plan personnel, de trouver un sens à mes années de militance, de boucler la boucle en quelque sorte.
Et puis, en plus de la direction littéraire, Catherine signe une préface qui m’a tiré les larmes aux yeux. C’est une penseuse extraordinaire et je ne saurais trop vous recommander, si ce n’est déjà fait, de découvrir ses livres et de lire ses chroniques dans la revue Lettres québécoises (LQ)!
PROFESSIONNALISATION
Je suis allé à l'Assemblée générale extraordinaire de l'Union des écrivaines et écrivains du Québec (UNEQ) le samedi 4 mai dernier au siège social de la Confédération des syndicats nationaux pour voter en faveur d’une affiliation à la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN).
J’avais lu tous les documents en préparation de la rencontre et mon idée était faite. Elle n'a pas changé en cours de route et j'ai voté pour.
Je craignais un peu le pire pour la tenue de l’assemblée, vu la teneur houleuse de celle de l'an dernier, mais tout s'est passé dans le respect, prop's à l'animation amusante, chaleureuse et bienveillante de la présidente d'assemblée, l'écrivaine et humoriste Émilie Ouellet. Le vote en faveur a donc passé, et ce, à 82%!
C'est il me semble une bonne nouvelle; disons que je suis raisonnablement enthousiaste. J’estime que les écrivain·es méritons d'être défendus par une association au même titre que les membres de l'Union des artistes (UDA), ou de la Société des auteur.e.trice.s de radio, télévision et cinéma (SARTEC), par exemple.
En plus, comme l’explique l’UNEQ, il se trouve que la FNCC-CSN est familière avec la nouvelle Loi sur le statut professionnel des artistes puisqu’elle compte déjà deux syndicats d’artistes affiliés, soit l’Association québécoise des auteurs dramatiques (AQAD) et l’Association des professionnels des arts de la scène du Québec (APASQ).
D’ailleurs, Olivier Sylvestre de l’AQAD a pris le temps de venir témoigner à l’assemblée de la satisfaction de son organisation quant à la collaboration avec la FNCC-CSN. Même chose du côté de l’amie Gabrielle Brassard Lecours, présidente sortante de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ), qui m’a assuré que la fédération syndicale les a beaucoup aidé·es. Bref, ça sent bon tout ça.
Peut-être fais-je preuve d’un optimisme tout printanier… Après tout, je sais bien que «tout le monde» répète qu'il n'y a pas d'argent en édition littéraire, mais il me semble qu'il n'y a pas de mal à au moins essayer d'améliorer un peu nos conditions.
Et puis, comme l’a expliqué Pierre-Yves Villeneuve, président de l’UNEQ, établir un contrat type obligatoire, exempt de clauses qui lèsent les auteurices (avec une clause escalatoire décente, sans droit de premier regard, d’une durée raisonnable, etc.), servira notamment à faire le tri et à exclure les pommes pourries. C’est déjà ça…
Normalement, c’est tout pour se printemps ; je devrais vous revenir début juillet, en plein cœur de l’été, entre autres pour vous présenter la couverture de mon prochain livre !