Comment ça va? Suis-je tannante de débarquer à rythme irrégulier dans votre boîte courriel? Je me pose encore la question. Néwé, j’avais une super bonne idée d’intro, quelque chose de vachement pertinent, tellement important... que je l’ai complètement oublié. Bravo.
Il faut dire que le high du Salon du livre s’estompe tranquillou et que je me retrouve face à mes questions habituelles (pourquoi j’écris, pourquoi j’existe, comment appréhender le fait que l’univers ne connait ni début ni fin et l’idée du néant qui m’attend après la vie), la poutine normale, quoi.
C’est étrange, je n’arrive à peu près jamais à synchroniser mes coups de blues et mes rendez-vous chez la psy. Comme si la vie n’arrivait pas à s’incarner réellement dans un rendez-vous figé dans le temps, aux deux semaines, le mardi après-midi. Forcément, chaque séance n’est qu’une capture d’image, un instantané aussi fiable que cette photo sur laquelle je me trouve presque jolie et cette autre, horrible, où mes traits paraissent déformés avec mes cheveux «plus frisottis que ça, c’est un poil pubien oublié sur la bol».
Parlant de psy, la veille de la table ronde à laquelle je participais au salon, j’ai fait une rencontre fabuleuse. Mon éditrice chez Hamac, Anne Peyrouse, avait résolu de toustes nous réunir, «ses» auteurices, autour d’un verre. Une «cousine de la fesse gauche» s’est jointe au groupe, accompagnant l’une «des nôtres», l’autrice Mélanie Noël, et il s’agissait de la chroniqueuse et psychologue Nathalie Plaat. (Il faut dire que son recueil de chroniques est paru plus tôt cette année aux éditions Somme toute/Le Devoir, maison, elle aussi, cousine de Hamac...).
Quasi instantanément, Nathalie et moi nous sommes plues et mises à bavarder de sujets essentielles comme le cancer, la ménopause et... le bonheur; un état insaisissable que personne n’atteint jamais vraiment, parole de psy. Bizarrement, ça m’a fait du bien de l’entendre le dire, même si je commençais sérieusement à m’en douter...
TANT QU’À EN PARLER...
Le Salon du livre de Montréal, donc. Je pense que les photos ci-bas en disent long. 😊
Je connaissais déjà Léa Clermont-Dion de mes années de militance féministe intense. Elle m’a par ailleurs prodigué de fort judicieux conseils professionnels au fil des ans, notamment sur la manière de négocier mes cachets d’animatrice, qui m’ont encore servi récemment, car je vais animer ce printemps une causerie avec Françoise David et Mélikah Abdelmoumen (à suivre!).
J’étais heureuse de retrouver Léa. J’avais lu avec soin son formidable Porter plainte, un grand livre que je vous recommande. J’ai en outre été la première étonnée d’apprendre que Neige Sinno s’était procuré mon livre — elle qui a eu un horaire de p.d-g. durant toute sa visite chez nous – et qu’elle avait même trouvé le temps de le commencer!
Et ç’a été une vraie rencontre avec elle, électrique presque. Comme si on s’était reconnues: deux filles de la même génération, sur la même longueur d’onde, passionnées d’abord et avant tout de littérature. Même avant de débuter la table ronde, on devisait déjà à pleins pots.
La beauté de cette activité animée avec brio par Lynda Dion est qu’on a moins abordé le trauma pour davantage causer littérature; on a parlé du travail de l’écriture, toutes les quatre, avec intensité. J’espère vivement que la captation audio de notre rencontre sera bientôt disponible, auquel cas je vous tiendrai informé·es, bien entendu.
L’EXPOZINE, C’EST EXTRA!
C’était en fin de semaine dernière l’Expozine de Montréal et la sortie de la revue Tristesse par la même occasion.
J’avais prévu vous faire un beau photoreportage mais, une fois rendue, j’ai (encore une fois) totalement oublié mon projet et j’ai plutôt vécu le moment. C’était une édition intense, on aurait dirait qu’il y avait le double de visiteur·es par rapport à l’an dernier. J’ai vu tous les gens que je venais voir, et plus encore — incluant de sublimes rencontres au petit party de lancement de la revue plus tard en soirée, dans un bar près de là. Ça m’a redonné un second souffle après mon petit blues post salon du livre (parfois c’est juste la surstimulation qui me fait ça).
De tout cela, il ne me reste que le souvenir ainsi que cette photo de mes trésors: des zines de Sara Hébert (Bijou de banlieue), Prune Paycha, Jimmy Beaulieu, Charlotte G. Soucy, et une découverte, Aurélie Painnecé.
Not to mention ces incroyables illustrations de Catherine Ocelot, que mon chéri et moi avons fièrement acquises.
J’ai hâte de trouver de beaux cadres et le meilleur endroit sur nos murs qui sont, disons-le, déjà bien chargés (vive la déco maximaliste!).
PREMIER LIVRE AUDIO!
«Bon, de quoi, là, "la fois où j’étais comédienne", aboutis, dis-nous de quoi tu parles», pensez-vous peut-être rendu·es ici. Je vous rassure, je ne parle pas de la fois en 1992 où j’avais joué du Carlo Goldoni à la défunte émission jeunesse Vazimolo… Non, c’est plus un titre nono qu’autre chose, parce qu’il faut bien titrer, mais c’est aussi un peu vrai. Je vous raconte... Le fait est qu’il y a une première fois à tout et je suis très heureuse de vous annoncer la sortie de… mon tout premier livre audio ! Il s'agit du récit en prose poétique paru à l'automne 2021 chez Hamac, intitulé Quelques jours avec moi.
Certain·es d'entre vous s'en souviendront peut-être, j’avais mentionné l’hiver dernier sur mes réseaux sociaux que j'avais passé une audition : eh bien c'était pour obtenir le privilège d’enregistrer moi-même le livre audio de... mon livre ! Héhéhé ! Ça peut avoir l’air idiot, mais c’est généralement des comédien·es qui les enregistrent, parce qu’il y a tout de même des critères et standards de qualité à atteindre, pour que l’écoute soit agréable... (Vieux motard que jamais, pour ce que ça vaut, la petite Marilyse de 12 ans qui voulait être comédienne est donc un peu fière... 😉 )
Je suis plutôt nerveuse de le lancer dans le monde parce que mes mots y voguent désormais seuls, comme des grands, sans les formidables illustrations d’Agathe Bray-Bourret (la meilleure, embauchez là !). En même temps, en tant que grande consommatrice de musique, de balados et de tout ce qui peut jouer dans mes oreilles — et je sais que je ne suis pas la seule —, je vous laisse deviner à quel point je suis contente que ce soit enfin disponible. 😊
Et ce l’est tant sur le site de Vues et voix que sur vos fournisseurs habituels de livre audio, comme Les libraires et narra (et même en France apparemment). J’ose croire que ce le sera aussi sous peu dans les bibliothèques, mais y a un délai à prévoir, donc probalement plus l’année prochaine.
Un immense merci à la maison d'édition Hamac ainsi qu’à Vue et voix pour la production. C'était une expérience formidable, et, qui sait, peut-être aurai-je la chance de la revivre dans le futur !
RADIO-LITTÉRATURE, PARTIE 1
La vie fait bien parfois bien les choses. Non seulement Lynda Dion — autrice que j’admire et femme chaleureuse que j’ai le bonheur de compter parmi mes amies, même si on aimerait se voir plus souvent — fut désignée l’animatrice de la table ronde à laquelle j’ai participé au Salon du livre, mais j’étais aussi de l’émission qu’elle coanime à CIBL l’avant-veille.
Il se trouve que mon passage était d’ores et déjà prévu depuis plusieurs semaines et tombait pile, alors on s’est vues deux fois plutôt qu’une, yesss! Je l’ai écrit ailleurs, être accueillie par Lynda et sa formidable gagne à l’émission Libraire de force constitue une expérience unique: on se sent comprise, acceptée, célébrée même. Je suis remplie de gratitude d’avoir reçu un tel cadeau, le privilège de cette invitation. Et je ne pourrais être plus fière de vous partager le lien vers l’épisode qui comprend ma longue entrevue (60 minutes : un luxe incroyable!).
JOLIE DÉLICATESSE
J’ai depuis mes débuts comme directrice littéraire eu la chance de travailler avec des autrices extrêmement généreuses, je dois le dire, et c’est le cas de Mylène Mackay. Bon, le fait qu’on soit copines ne nuit pas, reste que j’ai rougi en lisant cet article dans La Presse tiré de la rencontre entre l’excellent Dominic Tardif et elle à propos de son recueil de poésie illustrée (Mon cœur accroché sur vos murs en cartons).
Bien franchement, je ne m’attendais pas du tout à être nommée, mais évidemment que ça me touche beaucoup. Disons que j’ai plusieurs raisons ces temps-ci de me sentir pleine de joie et de gratitude...
RADIO-LITTÉRATURE, PARTIE 2
Attention, attention, peut-être l’ignorez-vous, il y a une nouvelle émission littéraire en ville, celle du FM 103,3. Elle s’appelle Dimanche on lit et est coanimée par Jacques Létourneau et la libraire Valérie Guibbaud.
Elle s'ajoute à la très aimée et susmentionnée Libraire de force, ainsi qu’à Rire et délire, qui réunit une belle bande de jeunes friand·es de culture, là aussi sur les ondes de CIBL, tout comme la toute nouvelle émission Zine Tonique. Et vous connaissez peut-être déjà Samedi de lire et Le Cochaux show ? J’espère que je n’en ai pas oublié, dites-le-moi si j’en ai manqué!
Ah oui, je n’ai pas listé les nombreux balados littéraires... Je vous ai parlé dans une précédente missive de Choses sérieuses de Daphné B. J’aime aussi celle de la revue Moebius, de même que Points critiques du département de littérature française de l’Université McGill et Terrains d’écriture de Charlotte Biron, notamment.
Bref, je suis allée récemment à Dimanche on lit (épisode du 26 novembre) avec Jacques Létourneau pour livrer une chronique sur deux récents coups de cœur littéraires, dans laquelle j’ai vanté les mérites de Cab et de sa formidable BD Utown (ainsi que, va sans dire, l’énorme Triste tigre de Neige Sinno...). J’étais également à l’émission le 15 octobre dernier, cette fois en entrevue, pour parler de mon plus récent livre, Une détresse contrôlée. (L’hiver dernier, j’étais aussi allée à son autre émission, «Franchement Létourneau», jaser du collectif sur l’amour.)
J’adore échanger avec Jacques, que je connais depuis la période de ma tournée de conférences sur l’égalité parentale. Je l’avais entamée à la suite de la parution de mon premier livre, l’essai Maternité, la face cachée du sexisme. Il était alors président de la CSN. On ne s’est jamais lâchés ensuite. Notre camaraderie (un mot bien choisi pour deux gauchistes), s’entend bien dans toutes nos conversations. 😉
MON SUBSTACK PRÉFÉRÉ
Je me rends compte que je ne vous ai jamais ici glissé un mot sur mon infolettre préférée, celle de mon amoureux, Alex Rose! Certain·es d’entre vous le connaissent peut-être en raison de la décennie durant laquelle il était critique cinéma à Cult MTL ou encore pour Les voyeurs de vues, le podcast de cinéma qu’il coanime avec Yannick Belzil.
Mais Alex est aussi un mélomane érudit et grand collectionneur de vinyles (y en a près de 4000 dans notre petit quatre et demi!!). Son infolettre s’appelle Tout ce que j’écoute et dans ses textes se mixent aisément des récits personnels, des exposés magistraux passionnés à propos de courants musicaux populaires ou obscurs ainsi que de nombreuses et délicieuses digressions.
Avec ma mémoire de poisson rouge, je ne sais pas trop au juste la proportion d’information que je retiens de tout ce qu’il raconte, mais je sais que j’ai beaucoup de plaisir à le lire. Alex a un style à la fois brut et coloré, du genre premier jet bien assumé. Il écrit comme il parle, dans un français mâtiné d’anglais, lui qui est biculturel de famille et a fait toutes ses études — de la maternelle à l'université — dans la langue de Shakespeare. Puristes et esprits chagrins s’abstenir! Pour les autres, amusement et franches rigolades garantis.
Wéla. C’est la fin de cette longue missive. Comme vous pouvez le constater, ce fut un gros automne et je suis un peu fatiguée... D’ailleurs, si ça vous va, je ne pense pas vous réécrire d’ici la nouvelle année, alors j’en profite pour vous souhaiter tout le meilleur du monde!!
(Et si, comme moi, vous n’avez pas de vacances et œuvrerez vaillamment durant le temps des Fêtes — paraît que l’actualité n’attend pas... surtout dans un journal quotidien! —, écrivez-moi mes braves, nous nous sentirons moins seul·es...)
BEN LÀ!! Merci, je suis si touchée!!