Quelques mots sur... François Legault et la littérature
Parmi tous les livres québécois, le PM a choisi de recommander celui que j'ai eu le bonheur d’initier et de diriger, en plus d’y participer comme autrice.
Helloooo ! J'avais prévu mettre fin à mes vacances d'infolettre en septembre. J’escomptais alors vous parler de mon nouveau livre solo à paraître le mois suivant en vous partageant en primeur la formidable couverture créée par une artiste visuelle et écrivaine québécoise légendaire (je fais exprès de ne pas dire c'est qui, c’est une surprise !).
Mais me voici, me voilà, en août, avec une brève, mais néanmoins incontournable missive parce que — alors que nous sommes la veille de la désormais incontournable journée du «12 août j’achète un livre québécois» — voilà ti pas que le premier ministre François Legault, parmi tous les livres, a choisi de recommander celui que j'ai eu le bonheur d’initier et de diriger, en plus d’y participer comme autrice. Ledit livre collectif est paru plus tôt cette année, en février (juste à temps pour la Saint-Valentin) et s'intitule 15 brefs essais sur l’amour, petits et grands chantiers de reconstruction.
Si désormais les nouveautés littéraires passent comme des étoiles filantes au firmament (expression de saison... des perséides), je me réjouissais récemment de voir passer à un rythme régulier des stories d'appréciation de lecture de ce petit livre rose.
Et là le premier ministre qui s’y met ?!?! Je ne me gênerai pas pour le dire, voilà qui est plutôt saisissant.
J’avais apprécié que l’écrivain Kevin Lambert réponde aux commentaires de François Legaut quant à son plus récent roman et je ne me suis pas gênée à mon tour pour réagir.
Je vous partage donc mes réflexions à la suite de cette recommandation de lecture du premier ministre. (C'est ce que j'ai écrit sur Facebook, mais comme à peu près plus personne ne va là, aussi bien vous le transmettre ici.) Ça va comme suit :
Ok. Que voilà un appui pour notre collectif auquel je ne m'attendais pas. Mon premier réflexe est de me réjouir pour les formidables auteurices queer/non binaires/issu·es de la diversité qui ont contribué à faire de cet ouvrage ce qu’il est. Cette recommandation de lecture de François Legault mettra assurément leur travail en lumière et cela me réjouit au plus haut point.
Maintenant, je m'interroge sur les omissions dans ce message. Le premier ministre n’y mentionne que 3 des 15 essais : le mien, celui de Raphaëlle et celui de Carmélie, trois femmes cisgenre hétérosexuelles. Je m'interroge d'autant plus sur le silence assourdissant entourant le formidable essai de Takwa Souissi, qui parle du coup de foudre qu'elle a eu pour le Québec quand elle est arrivée ici petite, du fait qu'à une certaine époque, cette enfant de la loi 101 a embrassé les mêmes idéaux qu'embrassait autrefois monsieur Legault. Cette citoyenne québécoise musulmane qui porte le voile parle aussi dans son texte de son désamour avec le Québec à la suite de l’adoption récente de lois discriminatoires et insensées, dont l’une imposant aux nouveaux et nouvelles arrivante·s d’apprendre en à peine six mois une langue aussi complexe que le français alors qu’ils et elles en sont à survivre, trouver comment vivre, s’adapter et évoluer au sein d’une toute nouvelle société après un déracinement, ce qui constitue une absurdité sans nom.
Puisqu'il est question d'amour dans notre collectif, j'ai envie de rêver qu’un grand nombre de Québécoises et de Québécois découvrent nos 15 brefs essais et comprennent — entre autres choses et une bonne fois pour toutes — l’immense peine d'amour vécue ces dernières années par plusieurs de nos concitoyen·es issu·es de la diversité.
Et puisqu'il est beaucoup question de sexualité dans ce livre sur l'amour, j'ai envie que plein de lecteurices en apprennent plus à travers nos mots sur les différentes façons d'aimer et sur le besoin crucial d'un meilleur accès à l’éducation sexuelle à l'école, un sujet cher à mon cœur depuis des années, comme plusieurs d’entre vous le savez.
J’espère enfin que le premier ministre du Québec saura accueillir ces souhaits et questionnements de ma part, qui se veulent respectueux et de bonne guerre dans une société démocratique. En terminant, je le remercie de l’attention portée à notre ouvrage, je suis parfaitement consciente que cela demeure un privilège de non seulement être publié·es, mais d’être lu·es, et ce, au plus haut niveau.
Pour la petite histoire, j’ai posté ce commentaire sur ma page et aussi directement sous la publication du PM. Je ne m’attends pas à une réaction particulière (ou tout court).
Sur ces belles paroles, je vous dis à bientôt!
(Ben, pas si bientôt là. En septembre, genre.)
des mots très justes
D'être lue, entendue, écoutée, c'est déjà un pas appréciable effectivement. Compris, c'est une autre étape, Appuyée, un troisième niveau. plébiscitée, ben là, le nirvana! J'apprécie particulièrement quand même la possibilité de communication de la lecture. une coche plus participative que les autres formes d'art à mon sens plus complexes possiblement à apprécier et à comprendre. Dire, écrire, expliquer, démontrer et argumenter. Au plaisir de te lire! pour ce qui est du pm. On lui suggère des lectures, on l'a invité à notre club de lecture, à L'Assomption son comté, et il a passé plus qu'une heure avec nous pour nous parler lecture et il y a rencontré Roxanne Bouchard, de Joliette. Il a ensuite lu ses romans policiers puis a commenté. Il lit davantage que ce qu'il écrit car quand il n'apprécie pas, il n'en parle pas! Bon à savoir. Ses lectures sont assez variées et j'apprécie qu'il ose, même s'il ne semble pas toujours avoir la même compréhension, comme le Kevin Lambert que j'avais je crois mieux perçu que lui! :) (je ne pense pas qu'Il soit parent avec Phyllis! :D ) Je trouve qu'il y a 10 fois plus d'Architectes dans les romans que la vraie vie et ils sont 10 fois plus typés, étranges ou névrosés. on n'est pas tous des Gaudi (génial excentrique) ou Frank Lloyd Wright (un être abject, maniaque et obsessif) pourtant! ! :D